Le printemps presse l'interrupteur, et soudain la guirlande des fleurs s'allume !
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Lorsque j'observe une plante, je commence toujours par me dire que si elle était dotée de pattes, elle se serait enfuie en courant en voyant approcher un homme.
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Il suffit d'une note mal exécutée pour fausser une mélodie. De la même manière, un seul mot mal intentionné transforme un discours tout entier en mensonge.
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Dialogues.
À l'un des mes proches qui essaye, martèle-t-il, de comprendre la poésie depuis plusieurs décennies :
- Précisément, il n'y a rien à comprendre.
Et lui de rétorquer, interdit :
- Je ne comprends pas.
Et nous voilà repartis pour un tour.
À ma fille qui achève son dessin :
- Ton guitariste n'a-t-il pas six doigts ?
Et elle de rétorquer, avec un ton d'évidence :
- Oui, un pour chaque corde.
Je note en moi-même : il est décidément difficile de retrouver cet îlot de vérité qu'est l'enfance, quand l'imagination passait avant toute chose - comme c'est sa place.
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Curieux chose que le destin farceur : deux cœurs qui hier battaient à l'unisson gringottent aujourd’hui à l'octave.
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Mes enfants, si par mégarde je devais mourir avant mes cent-quinze ans, enterrez-moi avec ma guitare. Confortablement installé six pieds sous terre je ne dérangerais personne avec mes gammes cacophoniques. Je disposerais en outre de l'éternité requise pour faire passer mon jeu de médiocre à passable.
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J'ai sur le monde un regard égaré, celui d'une rose éclose quelque part entre l'automne et l'hiver.
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L'envol des scilles dessille les paupières du jardin |
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À l'intersection de nos deux vies il y avait beaucoup d'évidence et une poignée de doutes. Contre toute attente, les seconds ont mordu la première aux mollets et l'ont emporté. Alors je nous ai éloignés l'un de l'autre, lentement, certainement, comme on repousse un bateau du quai - embarcation dont, une fois initié, le mouvement est irrésistible.
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J'ai longtemps pensé que j'étais prisonnier d'un métier que je n'avais pas choisi, avant de réaliser avec jubilation que j'avais choisi de ne pas le choisir.
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Il se gonfle d'importance comme un bouton de pivoine, sans jamais éclore.
Géniale la réponse de ta fille à propos des doigts du guitariste ! Quant aux plantes qui voudraient s'enfuir à l'approche de l'être humain, j'espère bien que non. Quand je pense aux efforts que je fais pour les mettre à l'aise, leur parler, leur chanter .... Ah ça doit être ça, je chante faux. Bon d'accord Pierre tu as raison! Bonne soirée et bonne semaine
RépondreSupprimerOui, cette réponse est un mélange de pragmatisme et de poésie savoureux, à l'image de la demoiselle derrière le crayon.
SupprimerDans la plupart des cas, les fleurs ne savent pas à qui elles ont affaire avant qu'il ne se soient approché suffisamment. Dans le doute, et connaissant les être humains et leur légendaire pouvoir de destruction, j'imagine alors qu'elles partiraient. Enfin, c'est ce que je ferais à leur place !
Bien sûr, s’apercevant que c'est toi qui les visite, elles sortiraient ensuite de derrière leur cachette pour revenir profiter de ta douce mélopée !
Bises,
Pierre.
j'adore les 6 doigts, je vais en parler à mon mari, guitariste depuis son adolescence, il va sourire du mot de ton enfant..lui-même est resté enfant ��
RépondreSupprimerbonne semaine, bises d'un petit matin très frais
Ah, je crois de plus en plus que la guitare est un secret pour rester relié à son enfance !
SupprimerBelle semaine Catherine, fraîche ici, parfois venteuse - mais d'un vent de liberté.
Pierre.
Bonjour cher Pierre,
RépondreSupprimerQuel bonheur de lire ton joyeux billet. De bien jolies photos de fleurs dont la première que je trouve bucolique. La réponse de ta fille est superbe, c'est adorable... mais bien sûr, il y a six cordes...et bravo pour son dessin.
Sais-tu Pierre, en ce moment le soleil frappe à ma fenêtre tout en étant dans ton merveilleux jardin. La vie est belle et tes mots embellissent ma journée.
Douce journée parmi tes fleurs
Oh, merci Denise de ces mots délicats ! J'en suis très touché et le soleil me paraît briller mieux encore.
SupprimerBelle et douce journée, annonciatrice d'une semaine merveilleuse.
Pierre.
superbe idée que celle des 6 doigts, les enfants sont tellement inspirés. La rose déjà éclose dans les jardins nous revient, fidèle.. de jolis mots encore , c'est un plaisir que de te lire.
RépondreSupprimerBonjour Sedna et merci. De la rose la fidélité, oui, c'est une très belle idée.
SupprimerJe te souhaite une très douce semaine de printemps.
Pierre
Je me suis régalée, oh l'image de la petite fille au bord de l'eau...
RépondreSupprimerTout me plait, j'ai passé un bon moment, merci
Bonjour Marine, bienvenue et merci !
SupprimerJe ne me lasse pas de regarder mes enfants profiter de la seule vue de l'eau qui coule doucement, et du reflet du soleil : c'est pour moi le reflet de mon cœur. C'est ainsi que j'ai voulu le partager.
Merci beaucoup pour ce compliment lui aussi radieux.
Pierre.
Goya peignait la main droite avec deux doigts paraissant atteints de syndactylie, impossible de compter les doigts de "L'homme qui marche" de Giacometti alors pourquoi pas un doigt pour chaque corde
RépondreSupprimerde guitare et un seul doigt pour avoir une corde à son arc ?
Bonjour !
SupprimerJ'adore l'homme qui marche, son buste penché, pressé, étrange. Alors, oui, pourquoi pas... ne pas compter les doigts aux mains, et se contenter d'écouter, regarder, sentir ! C'est amusant, ça me fait penser à mon jeune fils qui compte en répétant ou sautant des chiffres pour ainsi arriver forcément à celui qu'il a imaginé au début !
Je te souhaite une très belle semaine de douceur.
Pierre.
Coucou Pierre
RépondreSupprimerTa phrase sur le travail m'a beaucoup fait réfléchir et je me suis souvenue que moi aussi j'avais un travail que je n'avais pas choisi, je me demande en vérité combien de personnes aiment véritablement leur travail, c'est une question qui n'aura pas de réponse ;-)
Je te souhaite un bel après-midi, ici grand vent, fraicheur et temps moche, c'est tout bof
Des bises envolées
Me concernant, je crois que si j'avais choisi un travail que j'aimais, j'aurais de toute façon fini par le prendre en grippe : à partir du moment où une activité devient mon gagne-pain, j'ai l'impression de la subir.
SupprimerFinalement, faire un truc qui ne me passionne pas me convient (parce que je n'y passe pas énormément de temps, je le confesse !). Je suis assez chanceux je crois ! Je suis un télétravailleur heureux ; ça convient assez à mon côté sauvage.
Ici il faisait suffisamment beau pour passer la tondeuse, ce que j'ai fait (presque) sans déplaisir (car je déteste ça !).
Bises au vent léger.
Décidément, j’aime ta musicienne, doublée d'une dessinatrice à, croquer, (je suis amoureuse de son dessin !) !Logique de l'imagination !
RépondreSupprimerOui, c'est vrai. Et ma musicienne, elle, est amoureuse de ton blog.
SupprimerUne pivoine, douceur de mon enfance chez mes grands parents paternels. Un travail se trouve plus qu'on ne le choisit. Mais on peut aussi le perdre si on ne s'y sent pas bien.
RépondreSupprimerJ'ai la chance de ne pas m'y sentir mal. Un équilibre - auquel je ne touche pas.
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