dimanche 22 novembre 2020

957,79 mètres

Dans un article précédent, j'ai évoqué le cercle dans lequel sont confinées mes promenades quotidiennes - sa richesse exiguë, ses frontières poreuses. Son kilomètre qui joue au yo-yo.

Aujourd'hui, je veux vous parler d'une expédition. Une vraie de vraie, pleine d'aventure et de frissons.

L'histoire se passe à exactement 957,79 mètres de notre habitation. Sur notre attestation nous avons donc coché "déplacement bref [bla bla bla] à moins d'un kilomètre [bla bla bla]", étant entendu que la distance a été estimée à vol d'oiseau. Nous nous déplaçons à dos de rouge-gorge, répondrions-nous, si un gendarme pointilleux nous demandait de justifier la méthode de calcul.

Mais retournons à notre histoire.

Il y a quelques mois, alors que le printemps battait plein envol, insectes et fleurs mêlés, à tire d'ailes et talus fleuris, j'avais repéré une colonie de Lunaria annua bordant la route qui mène au collège de ma petite ville. Simples et belles, en robe de communiante, dans une forme immaculée que les botanistes nomment 'Alba'. Elles formaient là un jardin blanc né de la seule volonté de la nature. 

Elles s'étaient sans doute échappées d'un massif dans lequel une main humain les avait jadis non seulement plantées, mais encore cantonnées. Elles avaient dû trouver leur plate-bande étriquée, alors elles avaient fomenté un plan d'évasion. Les annuelles ont cet avantage sur les vivaces au moment de jouer les fleurs de l'air : elles volent, volettent, planent, voyagent ; pour elles la distance n'est pas une limite, mais une formalité. 

Il n'est pas facile pour un jardinier de retenir une plante attirée par de plus verts pâturages. En l'espèce, le mur d'enceinte de leur prison, un simple grillage, n'avait pas dû être un obstacle difficile à survoler. Avec l'aide de leur allié le vent, elles l'avaient certainement franchi façon passoire, avant de s'étaler sur le talus attenant.

Les lieux du délit délicieux

C'est là que je les ai vues. Rencontrées, plutôt. Je marchais, la tête en l'air, les pensées vagabondes - comme toujours. Concentré sur les alentours, insouciant, prêt à me prendre les pieds dans le tapis des choses sérieuses. Je suis tombé amoureux d'un talus beau comme un nuage, dont je me suis promis de revenir glaner quelques graines à l'automne.

Ce qu'ignoraient nos lunaires (et que j'avais moi-même oublié) c'est qu'il existe un adversaire beaucoup plus dangereux que les murs d'enceinte, les tempêtes et la sécheresse : cet ennemi redoutable, c'est la bêtise humaine. Les botanistes, dont on a vu tout à l'heure qu'ils étaient des latinistes forcenés et de joyeux drilles, diraient : stultitia hominis infinitum. Je ne saurais leur donner tort, tant il est un fait établi que la bêtise humaine offre une idée assez claire de ce que peut être un univers en perpétuelle expansion. Lorsqu'elles songent au nombre d'hommes qu'héberge la terre, les plantes doivent être pris de vertige.

Ainsi, après que nos lunaires eurent fleuri, puis fructifié de toute leur force, habitées par l'espoir de migrer vers des pâturages heureux, elles furent fauchées en quelques minutes par une débroussailleuse folle-furieuse. 

De l'outil et de l'homme qui l'utilise, je pense savoir lequel est le plus coupable. Chez la débroussailleuse, l'essence précède l'existence, ce qui constitue une raison valable de la pardonner. Une débroussailleuse débroussaille, voilà son destin. L'homme lui, pourrait embellir, respecter, admirer, humer, remercier, sautiller, crier de joie, sourire, chanter, planter - au lieu de quoi, il débroussaille. 

Ce qu'il y a de bien avec les hommes, par contre, c'est qu'ils sont incapables de faire leur travail convenablement. En cherchant un peu, j'ai donc rapidement trouvé une rangée de lunaires rescapées, en haut du talus, juste derrière le grillage de leur propriété natale. Offertes à ma main chapardeuse. Je me suis dis : le curieux fruit des lunaires, qui lui a valu son surnom de "monnaie du pape", serait bientôt à l'abri dans ma tirelire. Et au printemps, j'en sèmerais les graines aux quatre coins de mon jardin.

Voyez comme scintillent les rescapées !

Avec mon fils - et complice - nous avons décidé de nous rendre subrepticement sur le lieux de notre futur délit, à la nuit tombée, équipés d'une serpette bien affûtée et d'un sac en toile de jute. Le crépuscule sied aux chipeurs de graines. L'exercice était périlleux : nos voisins, s'ils ont des goûts enviables en matière de plantes, n'ont pas l'esprit de partage qui va parfois avec. Par ailleurs, leur chien a des dents acérés et un aboiement particulièrement sonore.

Bien sûr, pas question pour nous de dépasser la frontière de leur grillage ! nous glanerions à ras de propriété ! Toutefois, je n'étais pas certain que le molosse entendrait l'argument. Je le crois capable de manger le grillage en entrée, ma main en guise de plat de résistance, et les lunaires rescapées pour le dessert.

Il était donc convenu que mon fiston ferait le guet. S'il apercevait chien ou maître, il avait pour mission de chantonner "22 v'là les fâcheux !".

Au vent mauvais les mauvais coups...

Finalement, tout s'est bien passé. Les fâcheux sus-mentionnés n'ont pas quitté leur salon et le fiston a entonné "le soleil a rendez-vous avec les lunaires" avec enthousiasme ! Nous avons cueilli lesdites lunaires avec une gourmande parcimonie. Les graines feront des plantes, qui feront des graines. Elles se baladeront dans nos plates-bandes sans risquer de rencontrer la lame d'une quelconque machine thermique.

Association de bienfaiteurs

Les fruits de lunaires sont des joyaux. Les botanistes - encore eux ! - les appellent silicules. On dirait de petites pièces de monnaie, d'une finesse diaphane, composées d'une cloison centrale et de deux parois externes, qui s'exfolient gaiement pour libérer les graines. Parés de tant d'attraits, les rameaux font de merveilleux bouquets secs. 


Trésor sans coffre ni banque

Un jour tu seras une fleur, mon enfant

Avec ma grande d'amour, nous avons recueilli les graines dans une petite boîte. Certains comptent leurs sous ; au lieu de quoi nous égrainons des bouquets de promesses déhiscentes.

Au marché de mon jardin, le cours de la silicule est supérieur à celui de l'or ; car, enfin, a-t-on déjà vu une pièce d'or germer et donner naissance à la plus jolie des plantes du printemps ?



La danse de la plante !







22 commentaires:

  1. Bonjour Geontran,

    Quel joli billet sur cette belle plante. J'avais déjà vu ces jolis bouquets séchés chez les fleuristes. Cela ressemble à de la nacre.

    J'aime ton histoire, ton aventure avec ton fils pour cette merveilleuse cueillette et au printemps prochain ces belles pièces d'or tinteront d'une douce mélodie.

    Je te souhaite un bon dimanche. Mes amitiés.

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    1. Bonjour Denise,

      Oui, ce sont de merveilleux bouquets secs, sans égal de mon point de vue. Avec quelques rameaux de lavande séchés dans le noir pour garder leur couleur, il y a là une beauté sans pareille, et durable plusieurs saisons !

      Je donnerai des nouvelles des semis à venir, avec plaisir. Mon fils sera tellement fier de les voir fleurir.

      Bon lundi, bonnes promenades,
      Geontran.

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  2. j'adore les monnaies du pape depuis mon séjour au pair en Angleterre dans des années où peut être tu n'étais même pas né! j'aime comme toi ces fleurs qui se transforment en bouquet transparent. Les graines aimées des oiseaux, se ressèment à tout va dans mon jardin, depuis 2 ou 3 ans, venant du jardin de Estelle, et c'est pour cela que je laisse ces lunaires pousser où elles le désirent..
    Ton récit poétique m'a émue ce matin. Tes enfants semblent toujours adorables.
    Je en sais pas pourquoi je ne recevais plus tes newsletter, il faut que je remonte le fil de tes publications.
    Bonne semaine dans ton pays francilien.
    A bientôt!

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    1. Bonjour Catherine,

      Oh, je suis tellement heureux de lire que tu nous lis à nouveau ! J'ai eu un dysfonctionnement avec mes newletters ; mais aujourd'hui cela semble fonctionner. Alors je retrouve des lectrices que je croyais avoir perdues. J'en suis si content.

      Des lunaires du jardin d'Estelle : en voilà des plantes voyageuses, offertes de main d'or. Tu dois être heureuse de les voir se promener dans ton jardin.

      Bonne semaine, Catherine, dans ton oasis au climat clément. Bises d'une Essonne que le froid commence d'envelopper.
      Geontran.

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  3. A dos de rouge-gorge :-D J'adorerais ça...
    Jolie histoire de chipage de graines. Surtout que la Monnaie du Pape vaut grandement le délit ;-)
    Belle semaine

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    1. Ah ça oui ! C'est une plante merveilleuse, magique, naturelle, belle en toute saison.

      Pour moi elle représente parfaitement la liberté que la nature prend sur les hommes : on la plante ici, on la retrouve là-bas - pour notre plus grand plaisir !

      Bonne journée Estelle !

      (Je vais jardiner ; et à côté de moi mon fidèle rouge-gorge picorera les délices que mon travail fera sortir de terre ! Et moi je rêverai d'un voyage sur ses ailes...)

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  4. Bonjour Geontran,
    j'ai bien ri en lisant ton article, ouf, "ni vu ni connu", vous avez réussi ! j'imagine bien votre joie après toutes ces émotions en arrivant chez vous les bras chargés de ces belles monnaies.
    Bonne semaine ! et bon jardinage avec le petit rouge-gorge !

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    1. Oui, on était tout fier de notre forfait ! on a fait une belle récolte, on sèmera tout ça en pleine terre dans notre essai de jardin blanc !

      Mon rouge-gorge ne me quitte jamais. C'est vraiment le compagnon idéal du jardinier. Il est à la fois audacieux et timide, c'est adorable.

      Bonne semaine !

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  5. Elle est drôle cette histoire avec une Happy ending. J'adore les histoires qui finissent bien. Comme j'adore les lunaria surtout les blanches. L'année dernière j'avais une blanche avec un feuillage panaché mais j'ai l'impression que cette année toutes les feuilles restent obstinément non panachées. On verra au printemps. Bonne journée

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    1. Ah oui, chez nous les contes se finissent toujours par un sourire ! Surtout quand nous en sommes les personnages !

      Oui, j'ai vu qu'il en existait au feuillage panaché. Elles doivent être magnifique, mais souvent cette forme est un peu instable. J'espère qu'elle reviendra à de meilleurs sentiments et te gratifiera d'un beau feuillage "variegata" (la botanistes ont encore frappé !).

      Bonne journée Judith. Ici le brouillard embellit les arbres dénudés.

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  6. Coucou Geontran
    Ma fois, tu as bien raison d'entreprendre de telles péripéties si c'est pour sauver de main de maître quelques belles baladeuses en quête d'un futur cocon douillet où se multiplier
    Tu sais, je viens de changer mes lunettes, j'arrive presque au dernier pallier de la correction et j'y vois mieux ça n'est sans doute pas ce qu'il y a de mieux car avec cette vision plus clairvoyante je vois de nombreux défauts là où avant je voyais de la brume, tout cela pour dire que devant ma porte j'ai essaimer des petites graines et des boutures, les courageuses ont bien réussi à survivre jusqu'à ce qu'un beau jour de printemps la faucheuse municipale ne leur fasse leur affaire, quel crime, j'ai failli hurler sur l'employé qui d'un seul coups d'un seul effaçait sans même y penser la douce multitude joyeuse qui égayait le devant de mon muret.
    Les lunaria j'en ai tout plein, des roses pas des blanches, alors si le coeur t'en dit un jour prochain lorsque nous nous verrons je te donnerais de ces enveloppes de nacre qui renferment à elles seules de jolis trésors
    Belle journée sous la grisaille automnale, au jardin ou dans la maison, au chaud si le coeur t'en dit
    des bises

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    1. Dans un petit village à côté de Saint-Chéron, sur le terre-plein d'un parking, les employés municipaux ont tondu l'année dernière 126 pieds d'orchidées. Des Ophrys apifera, d'une sous-espèce assez rare. J'en ai pleuré. Ils ne recommenceront pas, heureusement, car le Ministère de l'Environnement avait référencé et dénombré les pieds. La commune a eu une amende pour sa sauvagerie idiote.

      Mais nos simples sauvageonnes, qui ne sont pas protégées, elles, sont tondus sans vergogne ni sanction. Cela me rend malade. À la sortie de mon lotissement, sur un tout petit talus, j'avais dénombré avec mon fils trois espèces de geraniums, deux de vergerettes annuelles, une tanaisie et un aster sauvage. Je voulais écrire un article là-dessus. Hier je suis allé prendre des photos : trop tard, la faucheuse était passée le matin, il ne restait rien. L'homme est d'une bêtise infinie.

      Heureusement, il reste des coins magnifiques ; mais on doit les chercher alors qu'ils devraient rayonner partout autour de nous.

      Bises et amitiés d'automne.

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  7. J'adore ton récit, j'ai souri, j'ai ri, les aventures de la plante et de l'espèce humaine sont si justes ! mais tu as fait fort ! Non content de récolter les graines,tu as récolté le bouquet ! Les lunaires , chez moi, sont mauves, juste quelques pieds de blanches que je repère pour essayer de les préserver... Si l'an prochain tu veux des graines de mauves (de lunaires mauves)...Le bouquet sec se marie bien aussi avec l'amour en cage...

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    1. J'aime aussi les lunaires mauves, elles sont très belles. Effectivement, si on n'isole pas les blanches, elles finissent pas toutes devenir mauves, car c'est la forme botanique dominante.

      Mais oui, volontiers, j'ai plein de talus qui ne demande qu'à devenir mauves !! Tes graines trouveront une plante-bande à leur convenance ici ! Merci !

      L'amour en cage, c'est magnifique également. Cette année je n'ai eu que deux fruits ; j'attends que le gel les fasse briller de son éclat de diamant.

      Belle journée Capucyne !

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  8. AH quelle chouette aventure ! Je m'y reconnais bien ;)
    On est bien d'accord sur l'inutilité des débroussailleuses et autres engins bruyants à souhait ! Quelle belle trouvaille que ces piécettes d'argent végétal, elles multiplieront à l'envie dans votre jardin, vous offrirons de belles fleurs, puis de superbes sujets photos à capturer quand la lumière passe au travers des capsules de graines ! Un délice pour les yeux, toujours !
    Belle soirée chez vous les "voleurs" de graines ;)

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    1. Oui, c'est là le plus beau : elles sont vraiment diaphanes. Le soleil d'hiver les traverse sans les brûler ; et c'est d'une beauté infinie.

      C'est vrai. Nous sommes très fiers d'être des chipeurs de graines ! Même si, quand les gens sont sympas, on commence toujours par demander si on peut en prendre une petite poignée... L'autre jour, en passant devant une belle vigne pleine de raisins, les propriétaires, qui étaient dans leur jardin, nous ont même donné des sacs pour nous servir. Ils nous en dit qu'en Turquie la coutume était de planter des fruitiers en bord de propriété, ce qui signifie que les promeneurs peuvent se servir. J'ai trouvé cela très beau plein de sens. C'est cela la nature : une plante ne nous appartient jamais vraiment.

      Je te souhaite une très belle matinée d'automne givré.

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  9. J'ai adoré ce récit et la prochaine fois que j'en verrai des bien mûres et sèches j'en prendrai aussi et aurai une petite pensée pour ton expédition.

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    1. Merci ! Ah oui, nous allons tous ensemble devenir les ambassadeurs des monnaies du pape ! Enfin une monnaie qui a une vraie valeur !

      Bonne journée sous un certain chêne vert...
      Geontran.

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  10. Quelle belle et sensible écriture, que je découvre. Un vrai plaisir. Je me réjouis, car j'ai beaucoup à lire sur votre blog.

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    1. Bonjour Anne,

      Et moi c'est votre délicat commentaire que je découvre aujourd'hui, avec un peu de retard. Il a mûri sur la branche, il est meilleur encore.
      Merci, je suis très touché. Lorsque l'on aime écrire, on est heureux - et surpris - de découvrir que certain(e)s aiment nous lire.

      Bonne journée !

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  11. Bonsoir Geontran :
    L'an prochain, votre jardin va devenir une belle annexe de la Banque de France. Des lingots de lunaires à foison. Quelle belle aventure à 957,79 mètres de chez soi. A partir de samedi prochain glaner quelques graines de sauvages aux fleurs insignifiantes mais oh! combien précieuses sera plus facile. Notre rayon d'action à vol de tourterelle passera 20 km. Que de belles aventures vous aurez à nous raconter dans un si vaste périmètre. Merci de vos écrits qui me font chaque fois vibrer. Bonne soirée

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    1. Bonjour Canardjaune,

      Ah oui ! car ces lingots là ne se comptent pas !
      Ils se contemplent.

      Je vous souhaite une belle journée.
      Geontran.

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