dimanche 11 avril 2021

Professeur(e)



Ce week-end pluvieux est venu clôturer une semaine qui fut follement renversante. Je vais vous en raconter les péripéties !


Voici d'abord que l'hiver, dans une dernière danse macabre, est venu faire tourner la tête des tulipes. Hier droites et fières, elles se tortillent à présent dans leurs plate-bandes, tige gondolée, tête renversée vers le ciel. La douceur du fond de l'air leur a été volée, alors elles se sont mises à jouer les contorsionnistes pour que perdurent les couleurs. Les tulipes ne sont pas rancunières : en guise de revanche, elle offrent au froid ce qui lui manque - l'esprit follet du feu.



Étrange ballet que celui du jardin trop tôt réveillé... Il semble tomber dans le panneau chaque année ; n'apprend-il pas de ses erreurs ? Les hommes sont ainsi, je le savais ; mais je pensais la nature plus sage. Et bien non : la nature elle-même est le jouet de la nature. Voilà une belle démonstration de l'immanence du vivant.



Pendant que le jardin souffrait à feuilles racornies des frimas tardifs, mes enfants privés d'école hésitaient entre leur joie de voir leur père revêtir à nouveau sa blouse d'instituteur et leur déception de ne plus voir leurs amis. Quant à moi j'oscillais entre mon plaisir de redevenir professeur - plaisir semblable à celui qui fut le mien au printemps précédent - et mon empathie de savoir mes ouailles loin de leurs camarades. 

À l'issue de notre première journée d'école familiale, alors que j'allais acheter notre goûter à la boulangerie avec mes élèves, j'entendis dans la file d'attente le soupir désespéré d'un père accompagné de son petit garçon ; soupir qui m'était manifestement adressé ; et dont la tonalité outrageusement désespérée appelait de ma part un écho confirmatif. Quelque chose du genre : "Pffffffff ! Quel pétrin, tout de même, de se retrouver à devoir s'occuper de nos enfants sans pouvoir les coller devant la télé... n'est-ce pas cher compère ?". 

A contrario, j'infirmai sa détresse ostentatoire d'un sourire immense et, pour faire bonne mesure, claironnai à mon alter ego de circonstance : "quelle chance nous avons, n'est-ce pas, de faire le plus beau métier du monde pendant quelques jours ?". En échange de quoi je récoltai un silence furieux et réprobateur. Sa journée, de médiocre, semblait être devenue maudite. La mienne, de prometteuse, virait enchanteresse.

En vérité, je vous l'écris sans (trop) faire le malin : je ne parviens pas à comprendre la plainte lancinante des parents auxquels on offre le privilège de passer pour un temps derrière le miroir merveilleux de l'enseignement. Certes il faut parfois télétravailler de la main droite et instruire de la main gauche, mais l'art du jonglage n'a-t-il pas lui aussi ses charmes ?

J'en ai parfaitement conscience : je nage à contre-courant de l'humeur chagrine des parents qui frémissent à l'idée d'expliquer à leurs enfants comment former les cursives et calculer l'aire des triangles. C'est pourtant drôlement pratique pour inscrire le nom des plantes sur des ardoises et calculer la surface d'une plate-bande, non ? 

Pourtant, je suis sûr de ne pas être le seul à recevoir avec plaisir certains aléas de notre confinement nouveau. Vous autres parents qui riez comme je ris, ne trouvez-vous qu'on ne nous entend pas assez ?

C'est pourquoi je me suis dit qu'il était de mon devoir d'écrire les plaisirs d'une journée de père-télétravailleur-professeur de 3ème-CM1-CE1-grande section, histoire de contraster un peu avec le bruit ambiant qui exigerait que nous fussions unanimement désespérés de passer du temps avec nos enfants.

Voici donc égrainés quelques rires, sourires et cris d'allégresse, ingrédients d'une recette bancale qu'il convient de mélanger dans le désordre, évidemment, et dont je déploie le florilège sans prétendre à une quelconque valeur d'exemplarité.


Les récréations perdues 


Si vous voulez mon avis, ce ne sont pas les cours qui sont les plus difficiles à reproduire à la maison. Il suffit pour ça d'écouter, sentir, entendre, et surtout restituer sans réciter. Mieux : il faut se contenter d'essayer, sans prétendre réussir à faire aussi bien que ceux qui éduquent nos enfants dans les écoles de la République. Nous ne nous substituons pas ; mais nous pouvons innover. Un jardin, par exemple, fait une singulière salle de classe.


Pour les cours, j'ai trois principes : 1. faire de mon mieux (et jamais plus) ; 2. amuser mes élèves ; 3. chanter les leçons. Ainsi, j'ai non seulement la conscience tranquille, mais encore un air joyeux sur les lèvres.


A contrario, ce que je suis incapable de reproduire à la maison, ce sont les récrés. Je les remplace par des pauses, quelques jeux à l'air libre, en me félicitant d'avoir chez moi une belle fratrie pour mimer la foule des enfants délivrés par la sonnerie. Mais la saveur d'une récré nécessite un ingrédient que je n'ai pas dans mes placards : partager préalablement un certain ennui avec ses copains, qui fait de la délivrance une fête.

 

Le temps pour tant

 

La deuxième idée de ma recette bancroche, ce sont mes enfants qui me l'ont soufflée. J'aurais été bien incapable de concevoir la chose dans ma caboche étriqué d'adulte. Je veux ici parler de la vertu pédagogique de l'orthographe maltraitée. C'est un peu comme la noix de coco : un fruit passablement écœurant, mais dont vous découvrez que l'eau qu'il contient peut vous sauver de la soif.
 
Voici la genèse de la chose : ma cadette a pour l'orthographe une affinité inversement proportionnelle à celle qu'elle nourrit envers le solfège. Je m'explique : donnez-lui une partition de Fernando Sor, avec cinq dièses à l'armure, quatorze liaisons, une poignée de bécarres, quelques appoggiatures et un da capo al coda en guise de feu d'artifice ; et elle vous l’interprétera du premier coup, sans une faute. Son stylo à elle, c'est la guitare. 
 
Bref, cette jeune âme est tout le contraire de son père : malgré mes efforts, je confonds le ré avec le do et le mi avec le fa. Par contre, je m'en sors convenablement avec la dictée de Mérimée. Chacun son truc !
 

 
Pour en revenir à mon sujet, la deuxième épice qui confère à mes journées une saveur sucrée-dorée, c'est la fonction insoupçonnée des fautes d'orthographes. Vous-en doutez encore ? Et bien examinons ensemble ce cas d'espèce, qui m'a été remis ce matin d'une main délicate après que j'avais décidé de remplacer le cours de grammaire par un atelier dessin :
 


Passé l'émotion (oui, sans "e" à passé : l'invariabilité est de mise car ici passé a valeur de préposition) ; passé l'émotion donc, examinons l’œuvre d'un œil professoral. 
 
Nous pouvons noter qu'amour ne s'embarrasse pas usuellement d'un "e" final. Mais voilà un heureux prétexte pour discuter du genre du mot amour, dont on dit parfois un peu rapidement qu'il est masculin au singulier et féminin au pluriel ! En effet, si la deuxième assertion est une vérité incontestable, la première prête à discussion : un amour s'énonce certes, mais si l'on est chanceux on peut vivre une amour. 
 
Paul Valéry ne-nous parle-t-il pas de "cette amour curieuse" ? S'il nous l'écrit, c'est qu'il a dû la rencontrer. Alors moi qui aime tant aimer, j'imagine qu'elle existe, cette amour curieuse, et qu'elle est rare, précieuse, voire unique. Et dans un certain élan, il m'arrive de prétendre la connaître - quintessenciée à battement sourd.

Ensuite, observons le charme du temps pour tant. "Aimer tant" serait aimer beaucoup, certes ; mais "aimer temps", qui nous paraît incorrect au premier abord, pourrait être le secret de cette amour curieuse dont nous parlions précédemment : une amour sans fin ni début, si légère qu'elle pourrait se poser sur une branche morte. Un amour temps. Voilà pourquoi je ne changerai pas un mot, pas une lettre, pas une larme de cette déclaration.

De leurs fautes d'orthographe, chers parents, faisons des débats, des poésies, de la philosophie, du sable et d'or, et alors nos élèves nous étonneront ! Ce qui m'amène à l'assaisonnement suprême de mon école à la maison : 
 

Les chaises musicales.


Et si faire l'école à la maison nous offrait le droit de redevenir élève ? Tous les parents du monde devraient réfléchir à cela : il y a mille choses que nos enfants font mieux que nous. Pourquoi ne pas profiter du temps qu'on nous offre pour recevoir de leur part la leçon que nous méritons ?



Nous l'avons vu supra : la musique et moi sommes de simples amis. Je l'écoute, je l'aime, la chérie, mais n'en joue pas une note. Cette semaine une demoiselle haute comme trois pommes est devenue maîtresse à son tour pour m'enseigner quelques notions - les plus simples : une note qui sonne, un arpège qui exsude une émotion particulière, la sensation du pouce qui bute une belle corde grave. 
 
On nous a parlé de cadeau empoisonné ; quelle bonne blague ! j'ai cueilli cette semaine le plus frais des fruits.  
 
J'ai eu l'immense privilège d'être tour à tour professeur et élève, moi qui ne suis qu'un parent.
 

 

26 commentaires:

  1. Que c'est rafraîchissant de lire tout cela ! Quelqu'un qui ne se plaint pas... Je partage, bien sûr, votre sentiment face à votre rôle de père-instituteur. En effet, si on pense qu'effectivement "nous sommes en guerre" (quoique... là aussi on pourrait en discuter longuement), vos enfants sont avec vous, ils sont en pleine forme, et vous pouvez aller leur acheter un bon goûter... Oui, il y a pire !
    Bonne semaine. Mais, ce sont les vacances ? Peut-être en profiterez-vous pour réviser votre solfège ?

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    1. Merci ! Oui, je révise, j'apprends, je m'essaie même à produire quelques notes ! Surtout j'écoute les merveilles que d'autres ont composées, et que certains interprètent en y ajoutant leur âme.
      Et je pleure. Je pleure avec joie, avec tristesse, sans jamais pleurer de vide.

      Je vous souhaite d'heureuses promenades dans ce printemps hésitant.

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  2. ah du positif dans cette période hors normes. jouer les professeurs et réviser en même temps ses connaissances est un bon challenge. les tulipes chez moi aussi angoissent avec les derniers tambours de l'hiver. en moins d'une semaine, ce fut l'été, puis le retour précipité du froid... il y a de quoi y perdre son latin et le reste. bonnes vacances de printemps , bonnes révisions et merci pour ce billet léger et charmant.

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    1. Merci Sedna !

      Les tulipes plient mais ne rompent pas ! Tout comme nous !

      Amitiés - d'un printemps timide, mais présent, ô si.
      Pierre

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  3. Ah, quel bonheur de lire ces lignes ! Enfin un parent qui partage ma joie de me retrouver au quotidien avec mes filles, de partager avec elles ce trésor qu'est l'apprentissage de nouvelles connaissances, de goûter à cet échange que le quotidien hors confinement ne nous laisse que trop rarement le temps d'expérimenter... Tu décris ces plaisirs bien mieux que je ne saurais le faire, et tes mots résonnent en moi en y créant un délicieux écho ! Et oui, je l'avoue à demi-mot, très égoïstement, j'espère secrètement que ces journées extraordinaires seront prolongées le 26 avril... Pour lire encore des "Maman je t'aime très très for", qui se gravent dans mon for intérieur ! Profite bien de ces heures précieuses qu'il nous reste à vivre dans la peau de nos instituteurs !

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    1. Je partage chacun de tes mots !
      Être parent est une sorte de magie. Le pire de ce qui nous arrive peut se voir transformer en privilège d'un seul coup de baguette magique.

      Ma vie a changé à jamais quand je suis devenu père, et je perçois aujourd'hui ce bouleversement comme si je recevais à nouveau cette toute petite vie dans mes bras nus. Comment oublier ?

      Profite, toi aussi, sans vergogne, parce qu'être papa, être maman, c'est un truc qui n'est jamais égoïste. Car c'est un plaisir extraordinaire, qui par essence nous dépasse, et dont je suis très heureux de percevoir chez toi un écho très proche de mon ressenti.

      Toutes mes amitiés,
      Pierre

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  4. J'avoue qu'à la fin de la semaine, après les 3 jours de classe, j'étais un peu sous tension. Et je n'en avais qu'un (CM1) presque autonome !
    Mais je suis lucide, cela ne venait pas du fait que je doive m'occuper de mon loulou (car ça j'adore). J'ai même kiffé organiser des récrées (skate parc improvisé avec nos chutes de bois, sortie à la jardinerie... Noah adore l'improvisation :P
    Non j'accumule les frustrations... l'ambiance générale, les pertes au jardin et d'autres tracasseries... J'ai pris un peu de recul avec les réseaux sociaux d'ailleurs. C'est ton article qui m'a donné envie d'écrire un commentaire, le retour de Nathalie sur son blog, Véro qui en a changé... Toute cette positive attitude qui m'aide à relever la tête de mon nombril bien triste ces derniers temps ;-)
    Profites Pierre, tu as raison :-)
    Bises

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    1. Nos petites frustrations font souvent boules de neige, Estelle, je connais bien ça. Quand je vais bien, j'ai tendance à chercher ce qui ne va pas - et le pire c'est que je trouve toujours un truc, qui m'apparaît alors bien plus gros qu'il ne l'est...

      Mais je crois que ça va mieux, beaucoup mieux à présent. Je parviens à respirer. Quant à toi, à vous, vous pouvez et devez être tellement fiers et heureux de vos choix. J'ai une admiration sans borne pour cette décision que vous avez prise ensemble, en famille, et que vous menez pas à pas en joie tranquille et malgré les obstacles.

      Je t'embrasse,
      Pierre.

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  5. j'ai beaucoup aimé ce billet, moi qui n'ai plus l'âge d'être parent d'écolier.. je ne sais pas comment j'aurais géré cette période il y a 25 ans, mais certainement pas aussi bien que toi�� je n'aurais pas pu télétravailler, c'est sûr, j'aurais été au feu, comme on dit, et j'aurais "perdu"( sans le savoir) ce que tu as trouvé avec tes enfants.. je t'admire de transformer le négatif en positif!
    continue ainsi, tu es sur le bon chemin��
    bonne semaine!

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    1. Tu aurais fait avec ce que tu es, avec le métier qui était le tien, et tu l'aurais merveilleusement fait.

      Merci de ce message qui me conforte dans mon choix - et aussi dans ma vision du monde, des gens et de l'amour.

      Pierre

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  6. Bonjour Pierre,

    Quel bonheur de lire ton billet et je ressens la joie dans tes mots. Je l'ai lu deux fois, tant j'ai aimé. Ton rôle de professeur est magnifique et quoi de plus beau d'être avec ses enfants dans une classe improvisée et de faire la récré dans le jardin, celui qui apprend les merveilles de la nature.

    Merci et merci encore Pierre. Tu es un papa formidable.

    Bel après-midi, mes amitiés et bisous.

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    1. Merci Denise, tellement. Lire que je pourrais être un papa formidable, si je ne parviens pas à le croire tout à fait, me bouleverse absolument.

      Bonne soirée,
      Pierre

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  7. Allez ! J'applique ta méthode : tu parles de la musique : "je l'aime, je l'écoute, la chérie.." le fond est le même, mais peut pendre un petit air buissonnier...selon que tu la chéris ou que tu lui donnes ce joli terme de "chérie" ! Tel que je t'imagine, tu dois bien dire , comme quelqu'un qui vient faire un peu de musique chez moi : "là, il y a un petit sentiment", pour qualifier une croche pointée...C'est le solfège pour les sensibles...J'adore !

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    1. Chère Capucyne,

      J'ai noté avec stupéfaction, je l'avoue, que tu as noté que j'ai bien écrit "(...) la chérie" et non "(...) chéris". En vérité, j'ai hésité entre les deux ! Et tu as bien perçu la nuance.

      Je pèse souvent mes mots, et c'est bien cette nuance que j'exprimais. La musique, pour moi, est une amoureuse à laquelle je ne comprends pas tout... sans jamais renoncer à l'écouter encore et encore.

      Une chérie parmi les chéries, mais que je serais incapable de chérir ! L'aimer, oui.

      Ton commentaire m'a plus que touché ; il m'a fait sourire pour longtemps.

      Bonne soirée !
      Pierre

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  8. PS : je ne sais pas si tu lis mes réponses (pas toujours présentes !) à ton commentaire sur mon blog, alors, je te le redis ici : n'oublie pas qu'avec le code CAPU18, tu as droit à un numéro supplémentaire à ton abonnement...

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    1. J'allais justement te le demander, car je me souvenais de cette offre dont tu nous faisais le présent : aujourd'hui, nous lisons dans nos pensées !

      J'abonne ce soir la demoiselle à la salamandre junior et moi-même à la salamandre tout court.

      Bonne soirée !

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    2. Je ne l'ai, pas très bien écrit : CAPU18

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    3. C’est bon, tout semble avoir fonctionné ! Merci !

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  9. Coucou Pierre
    L'école m'a laissé un nombre considérable de mauvais souvenirs et je ne m'y suis jamais plu mais j'avoue que de nos jours j'en viens presque à regretter le son si particulier de la sonnerie qui annonçait la liberté alors qu'enfants nous courrions vers le portail pour sortir de cet enfermement, un autre type c'est certain mais quand même
    Je ne sais pas si cet enfermement subit par nos enfants changera un jour leur regard sur le monde, notre fille nous disait la dernière fois qu'elle était contente de ne plus être étudiante car elle ne pourrait pas sortir et voir ses amis, pour voir les siens aujourd'hui elle les retrouve au soir venu pour les quitter au petit matin lorsque l'heure est enfin à la sortie
    J'ai essayé la guitare mais je n'y comprenais pas grand chose, un jour prochain j'espère reprendre la main, je me souviens par contre de cette sensation désagréable au bout des doigts lorsqu'il fallait faire chanter les cordes, ma guitare depuis dort dans son étui de velours bien à l'abri des vibrations nocives de notre vie d'aujourd'hui
    Très belle journée de professorat et de récré avec tes enfants

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    1. Bonjour Christine,

      Nous attendons cette sonnerie comme naguère. C'est bien qu'on nous considère comme des enfants, n'est-ce pas ? Et comme nous le demeurons tous au fond de nous, ça marche plus que de raison !

      J'aime bien tes mots sur la guitare. J'ai l'impression (qui n'en est pas une) de maltraiter la mienne. Celle de ma fille a bien plus de chance ! Chez les guitares aussi il faut prendre garde à ne pas tomber entre de mauvaises mains !

      Bises d'un printemps bien étrange,
      Pierre

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  10. Bonjour Pierre, c'est un vrai plaisir de lire ce billet. Quel sentiment de plénitude en ressort ! Une seule phrase m'a un peu choquée "je ne suis qu'un parent". Ce choix de mots pour te décrire est peut-être ironique car quand je vois ton dévouement comme père ce ne sont pas ces mots-là que je choisirais. J'aime beaucoup l'idée de l'enfant qui enseigne l'adulte. J'espère que tu es un bon élève et que ta professeure est contente de tes progrès. Bises et bonne journée.

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    1. Merci Judith ! C'est vrai, nous avons installé chez nous une fragile et douce plénitude.

      C'est curieux, cette phrase qui t'a choquée veut sans doute dire beaucoup de moi. Une amie m'a parfois dit que je me réduisais à cela ; être père ; et elle n'avait pas tort. Pour moi c'est immense, immense, et surtout c'est tout ce que je me sens capable d'être sans trop faillir.

      (Je suis un cancre qui s'applique et ma professeure est indulgente)

      Mes mille amitiés au vent léger,
      Pierre

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  11. Hola Pierre,

    De la poésie pure ce texte, de la fantaisie, du plaisir. de l'amour; que peuvent rêver de mieux parents et enfants?
    Je te rejoins tout à fait sur le plaisir d'enseigner, de donner et d'apprendre avec les enseignés !
    Figure-toi (je peux dire tu?) qu'à la retraite d'enseignante depuis quelques années, je continue à donner des cours chez moi car j'adore ça.
    Alors ton texte, enjolivé de tulipes chiffonnées, m'a enchantée.
    Merci, à bientôt.

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    1. Hola Colo,

      Pour commencer, non seulement tu peux, mais encore cela me fait très plaisir que tu me dises tu !

      Le métier qui est le tien est bien plus qu'un métier, et il ne connaît pas la retraite. En guise d'illustration, sache que tu m'as offert avec JR Wilcock la plus belle découverte littéraire que je dois à une enseignante depuis qu'en classe de seconde ma prof de français m'a conseillé de lire Agota Kristof. Je ne te remercierai jamais assez pour cela.

      Des bises du nord au sud !
      Pierre

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  12. On ne peut pas être bon en tout (pour le bricolage, je laisse ça aux hommes car pendant que l'on avait cours de couture, au collège, les garçons avaient cours de technologie... et en cours de sport nous n'avions pas le droit de jouer au foot, nous les filles). Alors, ça y est, tu apprends à jouer de la guitare ? Génial. Tu as déjà un bon prof à la maison. Bises.

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    1. Me concernant, je laisse le bricolage à mon épouse, qui adore ça !

      Oui, ça y est , j'ai sauté le pas. C'est le professeur de ma fille, qui sera aussi le mien à partir de septembre, qui m'a convaincu : "vous aimez trop la guitare pour ne pas vous y mettre, à votre rythme", m'a-t-il dit.

      J'ai commencé tout seul pour connaître un peu les bases. C'est vrai, la demoiselle m'aide beaucoup, même si elle me trouve un peu empoté. "Toi c'est les mots, moi c'est les notes" a-t-elle résumé.

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