mercredi 25 mars 2020

Pense-bête : heures grises et soleil d'intérieur

Petit pense-bête,
Petit soleil d'intérieur de soi-même,
(A l'usage de nos heures grises) ;



Ne sors pas sans un crayon de couleur dans la main. Fais de ton jardin ce qu'il a toujours été : un royaume des heures modestes. Admire ! Il y a là plus de couleurs que ta palette n'en comptait à l'heure où tu plantais ! Mesure ta chance d'être confiné là où tu aimes tant te reposer, travailler et aimer.

Aime tes amours, tes enfants, tes amis, et aime combien ils sourieront de l'être. Aime-les plus que la vie elle-même. Protège-les - à ta modeste mesure, comme l'on couvre les plantes gélives , doucement, d'une branche de conifère légère et souple, lorsque l'on sent qu'arrive l'hiver.

Promène ta chienne et promène-toi avec elle, sans heurt ni détour ni retard. Sans délai, surtout, et chaque jour sans défaut. Avec elle, cueille, goûte, mâche. Marche et flâne sans excéder le temps qui t'est imparti : peu t'importera, car en ces lieux isolés où tu ne croiseras que faune et flore et les mille joies de la nature, une heure en vaudra dix !

A l'horizon, nul n'est tenu (en laisse) !
Animal ? Végétal ?...
L'attentive jamais ne lève l'attention
 
Ecoute. Regarde. Entends. Hume, sens, respire. 
Observe ; contemple. Et n'oublie pas de remercier pour toute cette beauté - même, surtout, s'il n'y a personne à remercier.

Parle, échange, sans oublier de considérer les silences que tu brises, et goûter combien leur écho prolonge tes petits mots de rien du tout.

Lis comme tu écris ; écris comme tu respires. Ecris, les doigts légers et l'esprit plume. Pour hier, pour plus tard. Ecris maintenant que le présent s'étire sans menacer de rompre. Ecris au présent, écris le présent, qui ne saurait se briser, simplement parce que nous le contenons dans l'espace de nos vies qui ne se croisent plus guère. Parce que nous en sommes les gardiens, ensemble. Et que demain sera un présent pour tous - vies à nouveau jointes et coeurs accolés.

Sois fier du peu de toi ; et fais-en un peu plus, un peu mieux, pour les autres, lorsque l'occasion t'en sera donnée. Aide, rends-toi utile, sans jamais penser que tu l'es assez, ni essayer de l'être trop.

Souris. Souris, sans craindre les ciels sombres, ni feindre les soleils d'ombre. Et s'il te faut pleurer, demain, tu ne devras pas craindre de pleurer. En attendant, puisque la chance t'est offerte de pas être touché par l'immédiate souffrance ; en attendant, souris - sans oublier que d'autres pleurent.

Toi, tu te dois de sourire. Tu leur dois de sourire.

Alors, plonge les mains dans la terre, puis dans les boucles de tes enfants, et ris avec eux de cette entorse au bon sens.

Au diable le bon sens ! Pour l'heure, mieux vaut vivre les yeux fermés, les sens incertains, la vérité tête à l'envers. 

Un oeil écarquillé, l'autre mi-clos - tous deux rieurs !

Et demain, 
Demain,
Recommence !


Tenir sans blesser, humer sans étreindre
Jamais rivière ne varie d'être contemplée

(Je n'oublie pas de vous lire, ici ou sur vos blogs, ami(e)s lectrices et lecteurs, jardinières et jardiniers, amoureuses et amoureux de l'écriture, des plantes, des fleurs de rien qui font tout ; fleurs des trottoirs, des parcs, des champs, des murs et murailles, des forêts, de nos jardins, nos balcons, nos fenêtres. 

Je vous adresse mes plus chaleureuses pensées en ces heures étranges qui nous voient habiter exclusivement nos propres mondes. 

A celles et ceux qui souffent, luttent, perdent ou craignent, pour eux ou pour autrui, de perdre force : des pensées plus chaleureuses encore.




A l'extérieur, la nature sans nous s'épanouit ; peut-être demain - qui-sait ? - se réconciliera-t-elle avec l'homme. Alors nous aurons gagné quelque chose à ce moment que nous vivons. En attendant, nourissons-nous de présent, allongé d'une goutte d'optimisme.)



Pour finir sur une note de couleur vive, place aux plantes du jardin, que nous aimons tant (et à l'intru - saurez-vous le trouver ? - qui aimerait les dévorer d'un coup de dents !)

Petit printemps fait fleur

Jeune pousse et bulbe ancien

Sans tulipe, point de printemps

Arrivée de sa forêt et accueillie en reine

Toute la simplicité d'un narcisse faussement sophistiqué

Collection de printemps : "à planter"

En attendant le printemps pour de bon : espoirs & perspectives

Ceci n'est pas un lapin (c'est une graminée - si, si, regardez bien).

Hybride d'Epimedium, by Sous un arbre perché. Merveille de finesse.

Un jour, ici, s'initiera un jardin blanc.

Tulipes, botaniques et simples - bis repetita










6 commentaires:

  1. Heureusement que je suis passée voir si tu m'avais entendue parce que je n'ai point reçu l'info de ta renaissance à nous, je vais donc me réabonner. J'adore cette jonquille sur ce fonds coloré. Est-ce une peinture perso ? Un peu de gaieté dans nos vies malmenées. Ah le baume sur nos cœurs de tes mots que je vais ressasser une peu comme une douce litanie, comme un mantra, pour mieux m'en imprégner moi qui ai aujourd'hui tant de mal à apprendre par cœur.Et puis ces photos de l'arrière tête de ta chienne et de son profil qui me touchent au cœur avec le regret de la perte de notre Shanna, cette race est en particulier une merveille d'affection et de fidelité, comme tu fais bien de profiter d'elle, de vos moments à deux dans la nature ! Merci pour ces jolies photos printanières de ton intime tanière, et profite bien des tiens. Tes ressentis sont toujours un tel plaisir à te lire. Une douce journée Geotran. Bizzzzh.

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    1. Bonjour Maryline,

      Je suis très heureux de te lire. Oui, je crois que les abonnements ont planté, comme régulièrement avec blogger.

      Pour commencer, la peinture : elle n'est pas de ma main, mais de celle de ma maman, qui est artiste peintre de métier - et de talent. Je trouvais moi aussi que la jonquille lui allait comme un gant ! J'ai la chance d'avoir nombre de ses toiles pour égayer ma maison.

      J'adore me balader en forêt avec ma chienne. Elle y est dans son élément, elle fait corps avec la nature. C'est un bonheur sans nom de simplement la regarder et d'admirer combien elle peut être sauvage en même temps qu'affectueuse avec nous.

      Je te souhaite à toi aussi une très douce journée. Chaque heure est pleine de surprise quand on sait regarder !

      Bises,
      Geontran.

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  2. coucou Geontran
    S'il est une rareté qui revient avec le printemps c'est celle de tes écrits et de tes poèmes, de douces paroles et de belles fleurs, un monde de connaissance et de savoir conté avec art et délicatesse, c'est bon de revoir le printemps au travers de tes yeux et tes mots, te lire est toujours un plaisir chaque fois renouvelé, tu y abordes le monde avec une simplicité touchante
    Je te souhaite de profiter de l'instant présent entouré des tiens, de ceux que tu aimes et que tu gardes à l'abri, moi j'espère que le monde sera plus doux et moins abrupt après cette crise planétaire
    Beau week-end au doux soleil d'une fin mars qui voit son heure changer, si le monde pouvait changer avec lui
    Des bises ensoleillées

    P.S. comme maryline aucun petit mot dans ma boite mail pour nous avertir de ton retour tant attendu, j'ai voulu me réabonner mais non, ça n'a pas fonctionné, je vais te mettre dans les favoris qui s'ouvrent lorsque mon pc daigne fonctionner ainsi je ne manquerais pas tes mises à jour

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    1. Merci d'être passée malgré le caractère furtif de mon retour - bug de blogger oblige ! Je vais essayer de comprendre ce qui ne va pas avec les abonnements.

      Bises !

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  3. C'était sympathique de passer l'autre jour sur mon blog. Alors voilà que je fais un petit tour dans votre jardin si fleuri. Merci d'offrir généreusement toutes ces fleurs. Bonne journée.

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    1. Votre blog est de ceux dont la lecture fait du bien.
      Vous êtes ici - dans ce jardin - chez vous.

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