Endormi.
Dans l'inconfort d'un hiver qui avançait masqué ;
Dans le faux rythme des torpeurs vraies ; et jusque dans la valse des gestes inachevés ;
Un instant réveillé par quelque idée, une volonté de bâtir - un peu, à peine ; la perspective de sortir au jardin entreprendre quelque tâche.
Et pourtant...
Bercé par la fatigue, juste derrière, qui surgit, qui s'abat ;
Qui pose la cloche de la flemme sur la flamme renaissante.
Attaché.
À la nuit qui aspire le jour sans jamais le recracher tout à fait ;
À l'envie qui veille, tard le soir, ne dort que d'un œil - mais le mauvais ;
Au vide, figé par les phares de l'aube, qui laisse son empreinte partout ; là, ici, devant et derrière moi ; et qui m'avale et m'étouffe ;
Au temps qui passe sans se presser, se passe de moi, s'allonge, puis file, file jusqu'à s'effilocher, me dépasse d'une épaule, d'une étincelle, d'une absence - la mienne ;
Suspendu.
À ton retour, ma grande ; à celui du printemps,
À ton retour qui sera un petit printemps au cœur de l'hiver,
Au vide (encore lui) qui m'a saisi au moment de ton départ, comme chaque fois, et auquel je ne m'habituerai jamais,
À ma joie pourtant de te savoir qui voyage, le cœur plein d'amour et d'embruns ;
Jusqu'à coudre tes initiales au revers du ciel d'hiver - pour que je les vois de loin.
À la joie au-delà de tout le reste.
Rattrapé.
Par la manche, la main, l'amitié ;
Par notre amour, mon amour ; toi et moi, et nous, et eux ; par notre famille.
Par nos enfants qui ne ressemblent qu'à eux-même ;
Par toi qui me ressembles si peu, et qui pourtant partages tant de mes aspirations ;
Par le présent qui palpite. Qui frémit ;
Que l'on froisse.
Par les souvenirs qui s'agitent quand vient l'obscur, l'élan immobile de l'être ; le souffle qui enfle, hésite, retombe.
Le cœur qui tourne dans sa prison de glace.
Puis soudain le vent qui se lève,
Et tord d'un rugissement les barreaux de sa cage.
Par le vent qui s'emporte ; le vent qui emporte la victoire ;
Qui appelle le promeneur à venir goûter son air de rien. Ses faux-airs de bourrasque. Son parfum d'épicéa, d'humus et de fougère.
Qui me hurle de venir le rejoindre.
Librement.
D'un pied timide, d'un pas lentement après l'autre ; la liberté retrouvée comme une ancienne amie.
Rencontrée dans la tiédeur nonchalante du salon d'hiver, qui me prend par la main et m'entraine dans le froid vif des promenades matinales.
Et là ! Les cynorrhodons attendris par le gel ; cueillis à l'aube, préparés en sirop à midi, dégustés le soir sur des tartines dodues.
Dodues et tendres comme l'hiver.
Et comme la vie, libre de se mouvoir sous la glace.
D'un hiver aux mille humeurs.
Une année nouvelle, aux mille secrets et réussites.
Une année moelleuse sous la croûte.
(Bonne année à toutes et tous !
Je vous souhaite :
Des siestes au coin du feu, |
Des balades studieuses, |
Des levers de soleil aux allures de souvenir, |
Des hortensias nichés dans le cœur, |
Des fritillaires pour inaugurer le printemps, |
La joie de rencontrer une orchidée au détour d'une promenade, |
Des animaux qui offrent des bouquets, |
Et d'autres qui se cachent sous les feuilles, |
De la bonne humeur, |
Et de l'amour surtout, |
Beaucoup d'amour, |
Beaucoup trop d'amour, |
ET DE LA PLUIE !!!!!!!!! |
)
Texte à la poésie admirable qui nous entraîne au passage de l'an nouveau. Bonne et heureuse année à vous. Merci de vos vœux.
RépondreSupprimerMerci ! Vos mots gentils sont l’incipit parfait d’une année nouvelle.
SupprimerD’une floraison évanescente à l’aube alanguie : l’hiver est là, arrogant et ostentatoire. A pas feutrés, fuyez, Canards Inconscients, pour un aller sans retour lointain et irréel.
RépondreSupprimerBonne et heureuse année à tous
:-)
Merci, et pour les vœux, et pour les jolis mots !
Supprimercomme vous dites bien la douceur familiale, celle qui réconforte. merci de votre passage sur mon blog. bonne année à vous
RépondreSupprimerMerci de votre passage sur le mien !
SupprimerComme votre mot est juste !
J'aurais pu appeler ce texte "Réconfort".
C'est tout à fait ça.
Je vous souhaite une belle journée, aussi confortable que réconfortante de l'hiver qui s'installe.
A toi ainsi qu'à tous les êtres chers en ton coeur : une année aux mille douceurs et émerveillements. Que tu continues de faire danser et virevolter ta plume comme tu le fais si bien, à mi-chemin entre la pudeur et le dévoilement de soi, et toujours avec une infinie tendresse. Belle soirée, Geontran !
RépondreSupprimerMerci, merci Istariel !
SupprimerJ’aurai cette année encore un plaisir particulier à te lire ; ici, lorsque tu as la gentillesse de déposer quelques jolis mots, et chez toi, dans ton jardin de phrases, de fleurs et de couleurs.
À très bientôt,
Nan jamais trop de bonheur Geotran, n'est-il pas l'une des infinies sources dont ta poésie s'abreuve ?. Mais il est vrai que trop de bonheur parfois peut faire peur, du moins c'est ce que je ressens. Et non je n'ai pas les mots à la hauteur de la beauté de ta prose pour te remercier de tant nous émouvoir, quelque part cela me fait enrager devant cette impuissance. S'approcher un peu de la beauté d'une âme, aux travers des mots, quel plaisir. Je te la souhaite, moelleuse à souhait cette nouvelle année, comme un doux oreiller de duvet de cygnes, riche de partages poétiques et jardiniers, rare de vraies amitiés et infiniment tendre de tes amours proches.
RépondreSupprimerMerci Maryline,
SupprimerJe prends tout : la douceur, le partage, la poésie, l'amitié et la tendresse. Et je crois que ça suffira largement pour une année !
J'ajouterai simplement que je suis bienheureux d'être lu avec autant de plaisir ; ça m'émeut, tout simplement, et cela plus que tout.
À très bientôt,
Mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année ! Mais je pense qu'elle est bien partie si on lit bien entre les lignes ces derniers temps ;-)
RépondreSupprimerTop la photo du bandeau, j'adore et boucle d'or a du adorer aussi :-)
Bises G.
Merci Estelle !
SupprimerCette photo est adorable, n'est-ce pas ? J'étais interdit, surpris de cette rencontre... dont je ne reviens toujours pas.
Mais Boucle d'Or, elle, trouvait cela parfaitement normal. Elle a simplement tendu le bras pour accueillir la nature qui sautillait à côté de nous sur un tronc d'arbre. Et la nature est venue s'y poser sans crainte !
Bises, Estelle, presque printanières malgré le froid qui frappe à nos portes.
Une année qui émerge du creux de l"'hiver qui n'en est pas un !
RépondreSupprimerje suis (aussi) sous le charme de la petite et d la mésange !
Ah, si cette année pouvait ressembler à la rencontre de Boucle d'Or et de sa mésange : de la magie, de la surprise et de la grâce... nimbées d'évidence et de gentillesse.
SupprimerUn beau programme, n'est-ce pas ?
Bonne journée, Capucyne !
Une bonne année à toi aussi Geontran! Je vais continuer à me bercer de la petite musique de tes mots, elle est si agréable à écouter! L'abécédaire de ta petite fille nous apprend beaucoup sur toi :-) Je piquerais bien le dessin du chat offrant un bouquet, je me retrouve bien dans cette scène ;-)L'instant magique de cet oiseau se posant sur le bras de ta fille, elle le gardera longtemps dans sa mémoire comme un cadeau spontané de la nature. Bises Geontran!
RépondreSupprimerOh, je crois surtout qu'il n'y aurait pas assez d'un alphabet pour lister mes défauts !
SupprimerMerci pour tes vœux, Nathalie.
Et merci pour tes mots.
Je crois que ce que j'aime le plus avec la nature, c'est cette spontanéité dont tu parles. La nature est par essence spontanée. C'est une invitation à recevoir ses présents sans filtre ni faux-semblant.
Bises en retour !
Coucou Geontran
RépondreSupprimerJe découvre avec toujours autant de plaisir tes nouvelles écrites savamment pour raconter la vie, l'amour, le partage et le don de soit, l'hiver et les fleurs tout cela comme un poème
Je m'imagine tournant la page d'un de tes livres, affleurant déjà la prochaine avant d'en avoir terminé le dernier mot
Emouvant et captivant comme à ton habitude, il doit résider je ne sais quel magie en toi pour écrire avec autant de beauté la simplicité de la vie même lorsqu'elle se fait cruelle mais si belle
Je te souhaite une merveilleuse année 2019 remplie de surprises et de récits vagabonds, d'abondance et d'amour, de voyages peut être au pays des contes de fées et des jolis farfadets
Belle et douce journée et des bises envolées
Merci infiniment,
SupprimerSi j'écris un jour un livre, le premier exemplaire sera pour toi, sois-en assurée. Je suis très touché par ce que tu m'écris et dont je sens la sincérité qui affleure.
Si vraiment il y a un peu de magie en moi, c'est parce que mes enfants, la nature, la vie elle-même, l'y ont déposée. Je me contente d'en prendre soin et de la cultiver du mieux que je peux.
Oui, 2019 sera une année de voyages. C'en sera la grande nouveauté, même. Voyages de l'esprit, voyages imaginaires... et voyages tout court, pour enrichir mon ici et maintenant.
Pour toi aussi, une année de surprises - juste ce qu'il faut -, et de vagabondages heureux et épanouis.
À très bientôt !
merci pour ce doux moment
RépondreSupprimerje te souhaite une année 2019 remplie, de petits bonheurs,
ainsi que la santé pour toit et tes proches
Merci Nanie ! Les petits bonheurs sont le filigrane des grandes joies.
SupprimerJe te souhaite d'en connaître toi aussi de nombreux cette année.
Amitiés,
Je suis venue te souhaite une très bonne année, et je pense qu'avec tous les mots d'amour que tu as reçu, elle va être merveilleuse, je n'en doute pas. Bonne soirée et bonheur en 2019.
RépondreSupprimer