vendredi 23 avril 2021

Une poussière

 

Il y a dans le fond de mon tiroir,

un tiroir.

Et dans le fond de ce tiroir,

un mystère.

 

Il y a dans le fond de mon œil,

une poussière.

Et sur le fil de cette poussière,

une larme.

 

Elle brûle

(me brûle)

cette poussière.

 

Soudain le silence

se fait flammèche,

flamme,

flammes,

ensuite folie !

 

L'incendie gagne, gonfle, enfle,

consume

ma chair 

toute entière

 

Puis le brasier se tait.


Sous la cendre et sur la terre,

d'amènes devenues amères,

exit armes et prières ;

exit les larmes d'hier.

 

Le foyer tousse

s’éteint.

Pousse

sous le tapis le moi-poussière !

 

Passe l'être

- demeure le mystère.




20 commentaires:

  1. Coucou Pierre
    Je découvre à nouveau un très joli texte rempli de ces souvenirs mélancoliques et tristes aussi, j'espère que ton coeur un jour saura un jour se trouvé apaisé de ces "poussières" d'autrefois
    j'aime beaucoup tes écrits, toujours
    Des bises d'une journée printanière

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Coucou Christine,
      Tu sais, si mes textes sont parfois triste, et souvent nostalgique, je suis au quotidien très majoritairement joyeux. Je pense qu'une des forces de l'écriture est de nous permettre de ne pas choisir entre toutes les facettes de notre vie.
      Des bises d'un lundi de printemps !
      Pierre

      Supprimer
  2. beaucoup de nostalgie emportée dans les poussières du souvenir.. un texte qui me parle ! bon dimanche ..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Sedna,

      La nostalgie parfois nous parle et murmure ! Je te souhaite une très belle semaine.

      Amitiés au printemps léger,
      Pierre.

      Supprimer
  3. Demeurent tant de mystère, parfois c'est mieux ainsi.
    Un texte au rythme si beau (je lis toujours les poèmes à voix haute), des yeux qui piquent...
    Bonne semaine, merci.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Colo,

      Comme toi, je lis toujours les poèmes à voix haute, depuis toujours. C'est ainsi que je l'ai rencontrée, bien avant de savoir lire, par la voix de ma mère qui m'en récitait quelques kilomètres chaque jour.

      Bonne semaine, merci en retour,
      Pierre.

      Supprimer
  4. J'ai suivi le chemin proposé par Sedna...
    Et je suis tombée amoureuse de votre poème :
    Mystère de nos fonds de tiroir
    Tout empoussiéré de larmes...
    ***
    Dans les replis du cœur dorment des parchemins
    Où les mots s’écrivent en poussières d’étoiles.
    Les vents les emportent dans un frisson de voiles
    Aux portes du passé vers des soleils lointains.
    Marie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour les mots déposés précieusement.
      Merci pour les vents et le frisson.
      Je vais à présent passer vous lire !

      Bonne journée,
      Geontran.

      Supprimer
  5. Bonjour Pierre, j'étais certaine de t'avoir envoyé un message, je peux aussi me tromper... Désolée.
    Je reviendrai

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu reviendra quand tu voudras, Denise, tu es ici chez toi. Certains messages partent et n'arrivent pas.

      Amitiés au vent !
      Pierre

      Supprimer
  6. Nathalie de Brest26 avril 2021 à 19:51

    Un bien joli poème sur ce que nous gardons dans nos tiroirs du coeur. Bien que tes écrits soient souvent empreints de nostalgie, tu nous montres un autre visage, ici et là que je trouve joyeux, tendre et bigrement sympathique :-) Bonne soirée Pierre!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Nathalie,

      Au quotidien je suis incontestablement joyeux, et m’efforce d'être tendre. Et que tu trouves ça bigrement sympathique, et bien ça me rend très heureux, tout simplement.

      Pour digresser, en passant, j'adore l'adverbe "bigrement" : ça me rappelle mes lectures d'enfance. Arsène Lupin notamment l'utilise beaucoup ! Le plaisir est double, ainsi !

      Toutes mes amitiés,
      Pierre

      Supprimer
  7. Bonsoir Pierre : Ayant été papy à temps plein depuis trois semaines, je découvre ce soir de biens beaux écrits en déroulé d'ascenseur de souris. Dans ce tiroir à double fonds que de mots merveilleux. Bonne soirée Pierre et bonne semaine mi- printanière, mi- hivernale car avril prépare les fleurs de mai.
    Michel

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Michel,

      Heureux homme ! J'ai eu la chance de passer ces trois semaines avec mes enfants. C'était un doux présent.

      Avril certes prépare, mais déjà réchauffe et assèche.
      Bonne journée Michel, toutes mes amitiés.
      Pierre.

      Supprimer
  8. Ce beau texte exprime bien les trésors enfouis au fond de nos tiroirs ! Folie, tristesse, joie, larmes ou rires, ce sont toutes les couches de notre richesse !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Capucyne. Les tiroirs en nous recèlent bien des trésors, des peines et des joies.

      Merci aussi pour la salamandre : nous avons reçu hier notre premier magazine junior, lu avec délectation par toute la famille !

      Bises,
      Pierre.

      Supprimer
  9. Bonjour Pierre,

    C'est un bonheur de lire ton poème qui parle de trésors que ton coeur garde bien précieusement mais les souvenirs refont surface. Une larme est là au bord des cils et la poussière s'envole laissant un coeur léger.

    Bel après-midi avec toute mon amitié.


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Denise ! Oui, le cœur léger.
      Bon après-midi, mon amitié t'accompagne,
      Pierre.

      Supprimer
  10. Bonsoir,Geontran,

    Je viens de suivre le lien d'une amie poétesse et je découvre votre plume. Un style propre et unique, avec cette touche nostalgique et mélancolique qui sied à beaucoup de poètes...nos souvenirs nous emmène souvent sur le fil de la vie entre terre et ciel. Merci pour ce très beau poème et je mets le lien de votre site dans mes liens, (entre ami(e)s poètes) nos racines doivent être par-delà l'horizon de nos plumes ! Belle soirée et ma rose d'amitié.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je découvre à mon tour votre commentaire, immédiatement après être passé chez vous découvrir la vôtre - de plume. Et je reçois votre rose d'amitié le teint rougissant.

      Je suis décidément très chanceux, très heureux des rencontres par-delà l'horizon que m'offre ce blog.

      À très bientôt,
      Geontran

      Supprimer

Au pied du camphrier

Chères lectrices, lecteurs, Après bientôt quatre ans, agapanthes & camphrier va fermer sur ces dernières lignes. J'ai décidé de mig...