mardi 29 juin 2021

Au pied du camphrier


Chères lectrices, lecteurs,

Après bientôt quatre ans, agapanthes & camphrier va fermer sur ces dernières lignes.

J'ai décidé de migrer vers d'autres terres mieux ombragées. En effet, je ne pourrai plus diffuser de bulletin d'information à mes abonné(e)s à compter du 1er juillet, blogger cessant d'assurer ce service. Par ailleurs, Google ayant la fâcheuse habitude de fermer ses applications non rentables (comme google+ en son temps) je crains que les blogs hébergés par cette entreprise ne finissent par suivre le même chemin. 

L'aventure continue en un lieu et sous un nom différent : au pied du camphrier

Je vous invite à vous réinscrire à la lettre d'information, car je n'ai pas pu récupérer la liste de mes lectrices et lecteurs bien-aimé(e)s. 

Les articles sont en cours de rédaction et la mise en page est pour l'heure hésitante - soyez indulgent(e)s.

À bientôt au pied du camphrier !

 

mardi 22 juin 2021

La fleur et la couleur

Une fois n'est pas coutume, je ne prends pas mais prête (ou plutôt : emprunte) la plume.

J'ai trouvé sous mon oreiller hier ce très joli poème, qu'une joueuse de guitare a écrit entre deux compositions, et dont elle souhaitait que je la chantasse pendant qu'elle jouerait la mélodie. 

Pour une fête de la musique, ce fut une fête de la musique. Elle joua juste, je chantai faux - et mon cœur lui dansa, dansa, dansa.


mardi 15 juin 2021

D'une phrase une fleur #12 - Nepeta sibirica 'Souvenir d'André Chaudron'


 

Un écrin sachant chahuter chatouille les chevilles d'un rosier.

 


Notre Nepeta sibirica 'Souvenir d'André Chaudron' est vraiment à part. Moins dégingandé que la plupart de ses compères, tout en demeurant aérien, il offre un contraste magnifique aux rosiers. Il habille leur pied souvent dénudé, et ses fleurs virevoltantes subliment celles plus charpentées de ses voisines. Il ne craint pas les terres pauvres et filtrantes, ni le plein soleil - ce qui est de plus en plus précieux à mesure que se réchauffent nos jardins. Il n'a qu'une exigence : un bon drainage l'hiver. L'essayer c'est l'adorer ! 




vendredi 11 juin 2021

Le plan large


On m'a souvent demandé en commentaire des plans larges du jardin. J'ai presque à chaque fois botté en touche, prétextant la jeunesse des lieux. 

La vérité, c'est que ce jardin est à l'image de tout ce que je construis : je l'aime, j'en rêve la nuit - quand il ne me réveille pas - puis je doute, chancelle, vacille, m'écroule. Je vois la vie en gris foncé et mon jardin en friche. Alors je préfère montrer les fleurs qui le composent, car elles se contentent d'être belles sans que j'y sois pour quelque chose.

La formule relève de la métaphore : je vois ma vie en plans serrés. Ma paternité, le solfège, la cuisine, l’œnologie, l'écriture, la poésie, plus récemment l'apiculture. J'ouvre mes fenêtres une par une ; j'en contemple la toile comme un tableau, sans m'approcher ; puis je change de fenêtre et procède de la même façon. Chacune est unique, d'autant mieux que je ne reconstitue pas le paysage qui les unit au dehors. Je n'aime pas les plans larges, non. J'ai conçu mon jardin et ma vie de la même façon, comme un enchevêtrement de cachettes délicieuses qui ne communiquent que par l'entremise de mes flâneries.

J'ai de surcroît d'immenses difficultés à considérer ce que je fais. J'ai l'impression constante de ne pas être à la hauteur de mes propres espérances, même les plus raisonnables d'entre elles, qui d'ailleurs ne le sont guère. Mon degré d'exigence contient en germe ma déception. Je plaisante souvent en proclamant que je ne sais faire que deux choses convenablement : les enfants et le thé. Derrière la boutade se cache une réalité tranchante. J'ai beaucoup entrepris et presque toujours échoué. Pire : j'ai souvent précipité ma chute pour ne pas avoir à la craindre. J'ai terni mon bonheur de peur qu'il ne m’échappe. Je suis le pompier pyromane de mes rêves d'amour et de passion.

Aujourd'hui, je me suis surpris à aimer mon jardin, peut-être pour la première fois. J'ai aimé les plantes qui s'y épanouissaient, mais pas seulement : les perspectives m'ont enchanté, les allées subjugué, l'harmonie des plates-bandes charmé, l'ordonnancement des lieux réjoui. À présent, je suis bien obligé de reconnaître que ce jardin est beau pour moitié de ses fleurs, et pour moitié de leur ordonnancement. Bien évidemment, j'ai rétorqué à cette satisfaction que le vent m'a largement aidé dans cette tâche, mais les chiffres sont têtus : je suis dans une proportion certaine - qui se situe vraisemblablement entre le quart et le tiers - responsable de cette réussite.

Après avoir brièvement rougi, et avant de me rendormir parmi mes fleurs, je me suis dit : ça vaut bien un tout premier plan large, non ?


 

 Maintenant, prenons ensemble ce recul qui offre la perspective !

 

 

Allons jusqu'au regard panoramique

  

  

Et concluons en resserrant la vue - le naturel revenant au galop au détour d'un massif 

 

dimanche 6 juin 2021

Une fine pluie d'aphorismes



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Aucune rose ne tient la promesse du bouton - mais certaines l'outrepassent d'un pétale.

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Un mensonge patiemment martelé est un clou qui percera le bois le plus dur, mais finira immanquablement par rouiller.

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Entre la douleur et la douceur, il y a, selon les points de vue, une seule lettre ou tout un alphabet.

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Si l'on considère sa prédisposition à fuir devant ses semblables, on peut affirmer qu'en plus d'être un loup, l'homme est un gnou pour l'homme.

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Le sel d'une seule larme suffit à faire d'une flaque d'eau un océan de tristesse.

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Je ne suis pas patient, mais je suis résigné - ce qui revient finalement au même, ces deux attributs du sujet étant impossibles à distinguer à l’œil nu.

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Je me rappelle d'autant mieux le goût de ses lèvres qu'il fit de ma fuite un exil.

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Dans mon jardin, les rosiers figurent la permanence et les pivoines l'éphémère. Quand les premières croisent les secondes, au mois de juin, le temps fait le grand écart.

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mercredi 2 juin 2021

D'une phrase une fleur #11 - Amsonia tabernaemontana 'Blue Ice'

Un peu du ciel passé au tamis des étoiles

 

Voilà une plante précieuse entre toutes ! Notre Amsonia aime adore la fournaise, et ne boit que l'eau du ciel dont elle reflète l'azur ardent. Vous pouvez l'oublier au four d'un mur exposé sud, elle ne vous en tiendra aucune rigueur, et vous gratifiera du plus bleu de ses sourires. Elle s'épanouit en juin avec les rosiers dont elle vernit les pieds nus. Elle est un écrin pour les fleurs plus sophistiquées. Plantez-la les yeux fermés - ou plutôt grands ouverts, pour ne rien perdre du spectacle.

 

 

Au pied du camphrier

Chères lectrices, lecteurs, Après bientôt quatre ans, agapanthes & camphrier va fermer sur ces dernières lignes. J'ai décidé de mig...