mardi 15 décembre 2020

Aphorismes - du jardin et d'ailleurs

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L'amour est un fruit appétissant que les oiseaux évitent soigneusement, comme s'ils savaient quelque chose que nous ignorons.

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Cesse de te draper dans ta discrétion : on ne voit que toi.

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La vie, finalement, est une parenthèse incongrue, qui voit l'aube toujours mener d'un point face au crépuscule. La mort, dont on fait tant de cas, n'est rien d'autre qu'une égalisation. Il est toutefois réconfortant de penser qu'en notre absence la vie continuera de mener, d'un jeu - d'une vie, même si ce n'est plus la nôtre.

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Entre mes dettes, mes poèmes qui ne rapportent rien et mon absence de talent pour le bricolage, au moins suis-je sûr de ne pas avoir été épousé pour mon argent, ni pour monter des étagères.

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Anémone de décembre : quand le printemps s'égare aux portes de l'hiver

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Il faut se méfier des apparences : contrairement à ce qu'affirme une croyance tenace, la sueur au front et le sang sur les mains s'en vont par le même tuyau d'évacuation de la douche, le second ne laissant pas plus de trace que la première.

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On a coutume d'entendre : le reste, c'est de la littérature. Cela explique pourquoi, le plus souvent, seul le reste m'importe.

(Précisons que cette expression populaire ne doit pas être confondue avec le joli vers de Verlaine : "Et tout le reste est littérature.")

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Le bonheur se loge généralement dans les toutes petites choses, dont l'humilité n'occupe guère de place : le vent qui rafraîchit, le soleil qui réchauffe ; quelques mots d'amour, une caresse, la pensée d'une seule joie.

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L'infini qui habite l'instant ne paye pas de loyer ; aussi est-il inutile d'interroger le passé dans l'espoir de le découvrir.

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Idée pour introduire une lettre de démission : "J'aurais tout aussi bien pu vous dire d'aller vous faire voir, mais j'avais du temps à perdre à vous l'écrire - puisque je travaillais."

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Je ne suis jamais aussi sincère qu'à deux moments :

- celui d'apprendre à mes enfants le nom des fleurs

- et celui de murmurer à mes fleurs le prénom de mes enfants.

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Miroir du jardin, dis-moi, de l'horticole et du sauvage, quel est le plus bel hellébore ? 
- L'un pour pour l'autre, et l'autre pour l'un (je ne suis pas miroir pour rien)






10 commentaires:

  1. coucou Geontran
    ton post m'a fait sourire et rire en même temps parce qu'il m'a rappelé le simple fait que nous ne sommes que de passage alors que la nature elle sera là bien après nous ou tout au moins ce qu'il en restera
    Tes propos réveillent en moi quelques souvenirs du temps où j'estimais qu'il était de bon ton de remettre certaines vérités en lumière, un peu comme remettre l'église au milieu du village, la conclusion étant que de toute façon on se retrouve tous dans un trou digérés par cette même terre remplie (encore mais pour combien de temps) de ces petits organismes qui auront vite fait de nous digérer
    La littérature à cela de bien qu'elle nourri l'âme et le coeur et qu'elle reste encore gratuite pour qui veut s'instruire parce que oui, l'instruction c'est ce qui nous diffère de notre prochain, pas sur grand chose mais au moins ça nous donne l'impression d'être plus important, on fini tous encore une fois avec des pissenlits au dessus de la tête (ou ce qu'il en reste), voilà la symbolique de la vie, la mort c'est la continuité de la vie après le reste, on s'en fiche, on est mort
    Belle journée sous un timide soleil de décembre, c'est l'occasion de sortir du périmètre imposé
    des bises à la volée

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    1. Merci Christine !

      Ce sera journée rosiers (plantation), encore une, la dernière avant de laisser le jardin s'endormir. Je n'ai plus de place pour de nouveaux rosiers, ce sont peut-être les derniers qui s'inviteront dans mes plates-bandes. J'ai choisi un old blush, le vénérable, auquel on doit tant de rosiers modernes auxquels il donne son caractère remontant. Le rosier-mère de toutes les vertus !

      C'est tellement vrai : la vie vaut d'être dévorée à pleines dents. Je n'aime pas me projeter, je préfère rêver.

      Je t'embrasse en retour, profite bien du soleil vacillant !
      Geontran.

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  2. Bonsoir Geontran: L'amour des oiseaux se dépose sur l'étagère du bonheur fait des toutes petites choses de la vie. Les oiseaux le savent c'est pour cela qu'ils nous laissent ces fruits. La vie, courte parenthèse pour chacun d'entre nous. Alors croquons des yeux les fleurs qui nous charment de leur amour plein de mystère.
    Bonne soirée

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    1. Bonsoir Canardjaune,

      Vous avez bigrement raison ! L'altruisme des oiseaux est une hypothèse que je n'avais pas envisagée, et qui me convient tout à fait.
      Croquons, quoiqu'il en soit, des yeux et du cœur, la beauté insondable du monde qui nous entoure.
      Merci de votre visite ; je vous lis ici et chez vous avec un égal et constant plaisir.

      Bonne soirée !

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  3. Bonjour Geontran,

    Comme j'aime tes mots. Et oui, le bonheur est à notre portée des yeux et du coeur, il suffit d'être à l'écoute du frémissement des feuilles, d'un oiseau de passage. Lorsque je pose mon regard sur une fleur fanée, je la trouve belle. J'aime le charme de chaque saison, la nature est merveilleuse.

    Belle journée avec mes amitiés.

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    1. Merci Denise !

      Moi aussi, j'aime les fleurs fanées. J'aime chaque saison, chaque parcelle de la nature. Nous avons une chance folle de vivre ici et maintenant.

      Belle journée, avec mes amitiés en retour et en bouquet.
      Geontran

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  4. Bonjour Géontran,

    La nature ne paye pas de loyer, c'est peut-être nous qui devrions la payer pour la remercier d'être si courageuse: le froid, le trop chaud, la soif, les pesticides, les coupes...elle poursuit sa croissance, malgré les hommes trop souvent et partout.

    Alors murmurer des mots doux aux fleurs, Mème au choux-fleur cueilli ce matin ;-), oui, oui.

    Merci et excellente journée. je vous envoie du soleil?

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    1. Volontiers, avec un zeste de pluie fine en toute fin de journée !

      Murmurer, tout de même, quel joli verbe ; presque un poème en huit lettres.
      Les choux-fleurs sont des fleurs (en devenir), même si on l'oublie parfois !
      Ils méritent tous nos murmures - avec quelques excuses pour les avoir coupés avant que leur floraison ne s'épanouisse.

      Bonne journée, Colo.

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  5. Des citations bien choisies, avec des photos du jardin qui s'endort avec l'hiver. Mais il reste quelques petites fleurs ! bon week end, bonne soirée et passe de belles fêtes de fin d'année. Bises.

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    1. Merci Elisabeth !
      Je te souhaite également de très belles et joyeuses fêtes.
      Puissent-elles apporter un peu de cette sérénité dont l'époque fait défaut...
      Amitiés,
      Geontran

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