mardi 1 janvier 2019

Une année moelleuse





Endormi.

Dans l'inconfort d'un hiver qui avançait masqué ;

Dans le faux rythme des torpeurs vraies ; et jusque dans la valse des gestes inachevés ;

Un instant réveillé par quelque idée, une volonté de bâtir - un peu, à peine ; la perspective de sortir au jardin entreprendre quelque tâche.

Et pourtant...
Bercé par la fatigue, juste derrière, qui surgit, qui s'abat ;

Qui pose la cloche de la flemme sur la flamme renaissante.

Attac

À la nuit qui aspire le jour sans jamais le recracher tout à fait ;

À l'envie qui veille, tard le soir, ne dort que d'un œil - mais le mauvais ; 

Au vide, figé par les phares de l'aube, qui laisse son empreinte partout ; là, ici, devant et derrière moi ; et qui m'avale et m'étouffe ;

Au temps qui passe sans se presser, se passe de moi, s'allonge, puis file, file jusqu'à s'effilocher, me dépasse d'une épaule, d'une étincelle, d'une absence - la mienne ; 

Suspendu. 

À ton retour, ma grande ; à celui du printemps, 
À ton retour qui sera un petit printemps au cœur de l'hiver,

Au vide (encore lui) qui m'a saisi au moment de ton départ, comme chaque fois, et auquel je ne m'habituerai jamais,

À ma joie pourtant de te savoir qui voyage, le cœur plein d'amour et d'embruns ;

Jusqu'à coudre tes initiales au revers du ciel d'hiver - pour que je les vois de loin.

À la joie au-delà de tout le reste. 

Rattrapé.

Par la manche, la main, l'amitié ; 

Par notre amour, mon amour ; toi et moi, et nous, et eux ; par notre famille.
Par nos enfants qui ne ressemblent qu'à eux-même ; 
Par toi qui me ressembles si peu, et qui pourtant partages tant de mes aspirations ;

Par le présent qui palpite. Qui frémit ;

Que l'on froisse.

Par les souvenirs qui s'agitent quand vient l'obscur, l'élan immobile de l'être ; le souffle qui enfle, hésite, retombe. 

Le cœur qui tourne dans sa prison de glace.  

Puis soudain le vent qui se lève,
Et tord d'un rugissement les barreaux de sa cage.
Par le vent qui s'emporte ; le vent qui emporte la victoire ;

Qui appelle le promeneur à venir goûter son air de rien. Ses faux-airs de bourrasque. Son parfum d'épicéa, d'humus et de fougère. 

Qui me hurle de venir le rejoindre.

Librement.

D'un pied timide, d'un pas lentement après l'autre ; la liberté retrouvée comme une ancienne amie. 
Rencontrée dans la tiédeur nonchalante du salon d'hiver, qui me prend par la main et m'entraine dans le froid vif des promenades matinales. 

Et là ! Les cynorrhodons attendris par le gel ; cueillis à l'aube, préparés en sirop à midi, dégustés le soir sur des tartines dodues.

Dodues et tendres comme l'hiver.
Et comme la vie, libre de se mouvoir sous la glace.
D'un hiver aux mille humeurs.

Une année nouvelle, aux mille secrets et réussites. 
Une année moelleuse sous la croûte.

(Bonne année à toutes et tous ! 

Je vous souhaite :


se reposent
Des siestes au coin du feu,
sous un arbre
Des balades studieuses,
Des levers de soleil aux allures de souvenir,
Des hortensias nichés dans le cœur,
Des fritillaires pour inaugurer le printemps,


La joie de rencontrer une orchidée au détour d'une promenade,
Des animaux qui offrent des bouquets,
Et d'autres qui se cachent sous les feuilles,
De la bonne humeur,
Et de l'amour surtout,
Beaucoup d'amour,

Beaucoup trop d'amour,
ET DE LA PLUIE !!!!!!!!!
)




















Au pied du camphrier

Chères lectrices, lecteurs, Après bientôt quatre ans, agapanthes & camphrier va fermer sur ces dernières lignes. J'ai décidé de mig...